Le DRH dans le kaléidoscope...

 Trois histoires…

1- Un commercial, une assistante de direction et une DRH sortent du bureau à midi et marchent vers un petit restaurant lorsqu'ils trouvent, sur un banc, une vieille lampe à huile.
Ils la frottent et un génie s'en échappe.
- "D'habitude, j'accorde trois souhaits, mais comme vous êtes trois, vous n'aurez droit qu'à un chacun".
L'assistante de direction bouscule les deux autres en gesticulant :
- Moi ! moi d'abord ! Je veux être sur une plage immaculée des Bahamas, en vacances éternelles, et aucun souci pour m'empêcher de profiter de la vie".
Et pfuit !, l’assistante de direction disparaît.
Le commercial s'avance à son tour,
- « Moi, moi je veux siroter une pina colada sur une plage de Tahiti avec la femme de mes rêves, là, tout de suite !"
Et pfuit, le commercial disparaît.
- " C'est à toi !" dit le génie en regardant la DRH,
- "Bon, ces deux- là, à 14 heures, après la pause-déjeuner, ils sont de retour au bureau !".

2- Autre histoire, plus triste (le courrier picard le 7/01/2014) :
« La tension est alors montée d'un cran entre les dirigeants d'Amiens-Nord et la CGT. Les syndicalistes ont changé de stratégie en retenant, depuis dix heures hier matin, Bernard Glesser, directeur des ressources humaines , et Michel Glessy, directeur de production....Face au duo de dirigeants, certains ouvriers se sont lâchés verbalement, lassés par les années de crise sans issue  :"Patrons voyous, vous nous humiliez depuis sept ans..."

3- Enfin, cet article dans les Echos du 10 janvier 2014, sous la signature de M.S.  Ramspacher *  :
« Ces DRH qui broient du noir...
Vu par certains comme un visionnaire, le DRH souffre souvent d'un manque de moyens. La fonction a évolué au point que beaucoup ne reconnaissent plus leur métier initial … »

ils sont les principaux acteurs de la discrimination à l'embauche, ils n'ont aucun pouvoir, ils ne rempliraient pas leur principale mission de protection de l'emploi, ils auraient de moins en moins de temps à consacrer au "H" de leur fonction, ils perdent leur temps à adapter à leur entreprise aux textes législatifs et règlementaires qui leur sont imposés, ils ne font plus de "relationnel" avec les salariés, une majorité d'entre eux n'atteint pas ses objectifs, ils n'ont pas suffisamment de collaborateurs, leur budget est trop faible et la direction se désintéresse des enjeux de la fonction. Et ils sont constamment contraints à arbitrer entre les compromis...dussent leurs convictions en pâtir ! Et les salariés se méfient d'eux…

Maso, alors, ceux qui occupent ces fonctions ?
 
Sauf qu'il convient de se méfier des idées reçues...
Le ou la DRH est membre du Comité de Direction de l'Entreprise et, à ce titre, solidaire des décisions de ce comité, mais son rôle n'est pas de "protéger l'emploi", de parler avec les salariés, d'aller sur le terrain juste pour faire du relationnel, à se montrer "humain" ( quand d'autres ne le seraient pas ?),

Il ou elle doit aussi prévenir les risques, pour les salariés, comme pour son entreprise...

Il est le garant du respect des droits et des obligations de chacun,

Il organise la communication interne…

 Bien sûr,
 les équipes DRH ne sont pas assez étoffées, surtout après la crise...

les DRH passent beaucoup de temps à négocier, mais est-ce aussi absurde que cela de négocier la gestion prévisionnelle des compétences (et les instruments de celle-ci, la  mobilité et la formation),  la prévention des risques psycho-sociaux, l'égalité  hommes-femmes, les seniors,  l'intégration des jeunes, la pénibilité...

Oui,
 il ou elle passe des compromis,
n’a pas toujours été préparé à l’évolution de la fonction,
n’a pas toujours le temps d’anticiper pour innover…

mais ne confondons pas la fonction et la manière d'être, le savoir-être...et l'aptitude à jouer son rôle de manager (car il en est un, bien sûr), mais au même titre que les autres managers de l'organisation au sein de laquelle il évolue...

Bertrand Lumineau

* http://business.lesechos.fr/directions-ressources-humaines/management/ces-drh-qui-broient-du-noir-59036.php

A lire l’ouvrage de Jacky Lhoumeau : « D comme DRH et dépressif » (Tatamis), cité dans l’article des Echos.